L'idée du stylo à bille remonte à la fin du siècle dernier. Mais pour le mettre au point et pouvoir le fabriquer en grande série, les techniques étaient alors insuffisantes; on manquait aussi d'une encre qui fût assez épaisse et pût sécher rapidement sans obstruer l'orifice de sortie. On revint à cette idée en 1943, lorsque l'Armée de l'Air
américaine eut demandé à plusieurs firmes de lui fournir quelques dizaines de milliers de stylographes robustes et, surtout, ne fuyant pas en altitude sous l'effet de la dépression atmosphérique, comme ne manquait pas de le faire le porte-plume réservoir classique. Ainsi apparurent, promis à une diffusion universelle, ces stylos dont l'organe tra-
ceur est constitué par une petite bille tournante, sertie à l'extrémité d'un tube prolongeant le corps du porte-bille, ce corps contenant une matière colorante à l'état pâteux.
L'encre utilisée ici, mise dans une mince cartouche, diffère donc par sa consistance de l'encre à stylo, particulièrement fluide. Elle est composée d'une substance à intense pouvoir colorant — bleu de méthylène, aniline — et d'un lubrifiant additionné de produits épaississants et siccatifs.
Tandis qu'on la fait courir sur le papier, la bille tourne dans son logement, aspirant l'encre dans le tube capillaire d'alimentation. En acier inoxydable ou en tungstène, cette bille que porte une pointe en laiton est sertie avec une précision extrême : le jeu est de l'ordre de quelques millièmes de millimètre.
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