L'ancêtre des calculatrices modernes est l'ingénieuse machine arithmétique que Pascal inventa pour soulager son père, qui avait à compter force livres, sols et deniers et qu'embarrassaient d'interminables opérations, avec la livre divisée en vingt sols et le sol représentant douze deniers. La pascaline de son génial fils lui vint en aide. Un système de roues dentées et numérotées effectuait le report des retenues et faisait apparaître les résultats dans une série de lucarnes.
De notre temps, on a vu proliférer toutes sortes de machines à calculer, parmi lesquelles les calculatrices électroniques. Celles-ci se montrent capables de performances extraordinaires, grâce à la fulgurante rapidité des électrons. Ici, le système décimal est remplacé par le
système binaire, dans lequel tout nombre peut s'écrire au moyen de deux signes seulement : 0 et 1. Ainsi, à la suite décimale 1,2,3, 4, 5, 6, 7,8, 9,10, correspond, en binaire, la suite : 1,10,11,100,101,110, 111, 1000r 1001, 1010. C'est par impulsions électriques, non plus par un mouvement lent de pièces mécaniques, que toutes les: opérations s'effectuent : le courant passe ou ne passe pas; c'est 1 ou c'est 0 ; c'est oui ou non..
Et voici le règne de l'ordinateur, calculateur arithmétique universel. Il permet d'effectuer des ensembles complexes d'opérations arithmétiques et logiques. On l'utilise aussi bien pour résoudre des problèmes de calcul scientifique que pour assurer la gestion des entreprises commerciales ou industrielles.
Un ordinateur comporte des « unités d'entrée des données », des mémoires magnétiques à très grande capacité, des organes de calcul et des « unités de sortie des résultats ». Tout est automatiquement commandé par le programme enregistré. Les
données sont introduites sous forme de lettres, de chiffres ou de signes enregistrés sur bande perforée ou sur bande magnétique, cette dernière permettant d'introduire 340 000 caractères par seconde. Quant à la vitesse de calcul de l'unité: centrale de la machine, elle peut atteindre 400 000 opérations logiques à la seconde .
Ce sont là réalisations merveilleuses. Toutefois, c'est abusivement que l'on parle de « cerveaux électroniques » à propos des grandes calculatrices. De telles machines n'exécutent que ce qu'on leur demande expressément d'exécuter. Elles obéissent aux instructions du programme qu'on leur impose. Elles n'ont aucune intelligence, aucune initiative — ce que Pascal lui-même avait déjà souligné, lorsqu'il notait : « La machine arithmétique fait des effets qui approchent plus de la pensée que tout ce que font les animaux : mais elle ne fait rien qui puisse faire dire qu'elle a de la volonté, comme les animaux. »
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