La Renaissance, redécouvrant le goût des marbres de la Rome
antique et l'art des cultures en terrasse, introduisit dans le travail du jardinier les notions de plans et de volumes. Conçus comme un décor architectural, les jardins s'adaptent
dorénavant au site et au style de la demeure qu’ils viennent embellir ; ils mettent en œuvre les jeux d’eau les plus fantaisistes et utilisent tous les éléments de la sculpture décorative. C'est ainsi que disparaît le modeste jardin médicinal, annexe intime de la demeure.
Du Songe de Poliphile, œuvre littéraire de pure imagination, écrite par le Vénitien Francesco Colona et publiée en 1499, qui décrit avec minutie un jardin de rêve dédié à Vénus, sur l’île de Cythère, va naître. une idée nouvelle qui règne encore sur l'art d’ordonnancer nos jardins : la géométrie devient la règle d’or du jardinier et préside à l'arrangement idéal d'un espace immense dans lequel portiques, colonnades, clôtures, allées et canaux délimitent des compartiments de verdure.
Ces splendeurs ne concernaient, encore qu’une très faible minorité de grands seigneurs. Car le temps n'était pas venu des jardins de chaumières. La terre était trop avare pour donner aux gens des campagnes autre chose qu'une nourriture chichement mesurée. Dans les villes, l'entassement des logis était tel que même les plus riches bourgeois auraient été bien en peine d'y trouver plus que l'espace d'une cour, ornée parfois d’un puits et d'une treille.
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