LES TRAVAUX DU JARDIN - DÉFRICHER UNE PRAIRIE

Défoncement mécanisé du sol

Le défoncement est un travail profond du sol exécuté à l'aide d'un motoculteur. L’ensemble du terrain est défoncé sur une
profondeur de 40 à 50 cm. Si l’on utilise un motoculteur monosoc, il est recommandé de respecter quelques règles :

Défoncer en automne. C'est un premier point important. La seule période réellement favorable au labour •est en effet l'automne, ou le tout début de l'hiver, car les microorganismes des couches supérieures du sol commencent alors une vie ralentie; la période de repos hivernale laisse ensuite largement le temps aux divers éléments de la terre de se restructurer. Par ailleurs, l’enfouissement des herbes à graines empêche leur multiplication et le sol a le temps de commencer à « digérer » cet engrais vert. Enfin, l’ouverture de la couche de surface favorise l'absorption des pluies d'hiver si le terrain est lourd.

Des sillons réguliers. Le défonçage peut commencer par le centre du terrain : le motoculteur tourne alors toujours dans le même sens. On peut aussi séparer la surface à défoncer en deux bandes parallèles, en travaillant d’abord l’une pour revenir ensuite à l’autre. Il faut veiller à tracer le premier sillon parfaitement droit, car il servira de guide à tous les autres aussi bien pour la direction que pour la profondeur.

Bêchage et hersage. Ils seront entrepris au printemps suivant, quand le gel et les pluies auront dispersé les mottes. Au cours du bêchage, on éliminera soigneusement tous les éléments indésirables : racines de chiendent, vieux bois et cailloux.

Le défrichage manuel

Les partisans de l’agriculture « douce » recommandent, dans la mesure du possible, c’est-à-dire si le terrain n'est pas trop grand, le défrichage manuel. Il faut d’abord faucher les hautes herbes et les laisser sur place. Ensuite, à l'aide d’un râteau, on enlève les cailloux, les branches et les débris divers qui se dissimulent toujours sous les herbes. Ce ratissage général permet d’isoler les vieilles souches, les plantes ligneuses et les rejets d’arbustes que l’on arrachera soigneusement, de préférence avec leurs racines complètes. Ce n’est pas toujours chose aisée car l’enracinement est souvent plus important que la taille du rejet ne le laisserait supposer. Les faucheurs inexpérimentés pourront avoir recours à une tondeuse à gazon pour couper au plus bas les herbes qui auraient résisté au fauchage et au nettoyage. Une fois les herbes coupées, les branches, les feuilles, etc., seront entassées dans un coin du terrain pour former du compost après l’hiver.

Le défrichage. À l’aide d’une houe bien affûtée, on commencera le défrichage proprement dit sur un côté du terrain. Chaque passage de la panne de la houe va découper une bande d’herbe à laquelle adhère une couche de terre de 10 cm d’épaisseur. Ces « bandes de prairie », transportées de l’autre côté du terrain, sur le tas d’herbes déjà constitué, seront empilées méthodiquement, partie herbue contre partie herbue, en lits superposés de 50 à 60 cm de hauteur.

Cette forme de travail présente l’avantage de laisser un sol propre et à peu près plat ; ainsi le bêchera-t-on plus facilement lors de la deuxième phase de l’opération.

Si le terrain est trop grand pour être « décapé » à la houe, il faudra recourir au labourage, mais en limitant à 10 cm la profondeur d’attaque du soc.

On procédera alors par étapes de quinze jours :

On entamera d’abord la couverture végétale dans le sens de la plus grande longueur.

On reprendra la même opération deux semaines plus tard, cette fois dans le sens du petit côté. Quinze
jours encore, et l’on refera un nouveau passage en suivant le grand côté, mais en utilisant des disques émietteurs. Pendant les périodes de repos, la pluie, le vent et le soleil favoriseront l’incorporation des matières végétales détruites dans le sol. Puis, on fera labourer le terrain sur 40 cm de profondeur, en incorporant du fumier préalablement épandu.


Il ne restera plus ensuite qu’à attendre le printemps pour herser la surface avant la mise en culture.

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