LA ROSE AUX MILLE VISAGES - LA CLASSIFICATION DES ROSIERS

La plus simple des roses, Rosa sericea, n’a que quatre pétales, tandis que l’églantier des haies en compte cinq. Quand la rose
possède deux à cinq rangées de pétales (soit dix à vingt-cinq), on dit qu’elle est « semi-double ». Au-dessus de cinq rangées, elle devient « double » puis « semi-pleine » et « pleine » enfin : elle porte alors cent pétales et plus. Son parfum peut être délicat, mais elle peut en être dépourvue ou même sentir franchement mauvais.

Quant au buisson qui porte les fleurs, il est tout aussi protéiforme : un rosier non greffé porte généralement sept folioles, tandis qu’une espèce greffée n’en compte que cinq dans les cas les plus courants (certaines variétés, cependant, peuvent en porter jusqu’à treize).

Les feuilles sont généralement caduques, c’est-à-dire qu’elles tombent à la mauvaise saison. Mais il existe des espèces semi-persistantes (qui se dégarnissent partiellement au cours de la mauvaise saison) voire persistantes.

La longueur des tiges peut varier de 20 à 30 cm jusqu’à plusieurs
mètres ; la couleur du feuillage, de même que la forme des feuilles, sont également très variables : le feuillage va du vert bronze au vert clair ; quant aux feuilles proprement dites, elles sont grandes ou petites selon les espèces.

Il apparaît que la classification des roses et des rosiers n’est pas simple. On distingue cependant six catégories de rosiers, en fonction de leur taille :

les rosiers miniatures, hauts de 20 à 30 cm, portent de très petites fleurs en bouquets ;
les rosiers buissons, de 40 cm à 1 m de hauteur ;

les rosiers-tiges dont le « tronc » peuvent mesurer de 0,90 m à 1,60 m environ ;

les rosiers arbustes qui atteignent 1,50 m et plus ;

les rosiers pleureurs qui érigent leur partie florale retombante au sommet d’une tige variant de 1 m à 1,60 m environ;

les rosiers grimpants enfin dont les tiges peuvent atteindre plusieurs mètres. On les appelle également rosiers sarmenteuxcai la plante est tout à fait incapable de se fixer elle-même sur un support quelconque et doit être guidée par le jardinier pour mériter son nom d’emprunt.

Dans toutes ces catégories, il faut distinguer les rosiers « remontants » qui portent plusieurs floraisons, du printemps à l’automne, et les rosiers non remontants qui ne fleurissent qu’une fois dans la saison, généralement au moment de l’éclosion des rosiers sauvages, au début de l'été ; certaines espèces de rosiers non remontants jouissent d’une floraison prolongée.
Les rosiers miniatures

Appelés aussi rosiers nains, ce sont de jolies petites plantes que l’on peut utiliser aussi bien en pot, sur un appui de fenêtre, que dans un ensemble de rocailles qu’ils garniront de leurs charmants bouquets. Leur ramification rigide se trouve au ras du sol, formant une sorte de petite touffe. Leurs fleurs vont du rose foncé au blanc, en passant par le jaune d’or.

Les rosiers buissons

On distingue deux grandes catégories de rosiers buissons : les variétés à grandes fleurs, souvent uniflo-rés, et celles à fleurs groupées en bouquets, de type polyantha ou iloribunda.

Les grandes fleurs. Les variétés « à grandes fleurs » produisent des roses d’un volume important, généralement isolées au sommet d’une longue tige. Utilisables pour la production de fleurs coupées, ces rosiers sont moins faciles à inclure dans la décoration d’un jardin que les polyantas et floribundas.
Les bouquets. Les rosiers buissons polyanthas produisent des fleurs de taille relativement petite, mais il existe des variétés qui donnent des roses mieux formées et plus volumineuses : dans ce cas ce sont toujours des roses simples. Quelle que soit leur taille, les fleurs apparaissent toujours en très grand nombre, d'où un effet de masse particulièrement spectaculaire qui a fait parler
de « rosiers géraniums ». Ces rosiers fleurissant sans interruption du printemps à l’automne, il faut supprimer, au fur et à mesure, toutes les ramifications supportant les grappes de roses, dès que celles-ci défleurissent. On prolongera ainsi la floraison du rosier.

Les rosiers buissons floribundas produisent des roses plus importantes par la taille que les polyanthas
et leur forme se rapproche des variétés « à grandes fleurs ». Les hampes florales sont ramifiées et portent plusieurs fleurs. Les rosiers remontants sont très florifères et se prêtent très bien à la création de généreux massifs. Pour peu que les tiges ne soient pas trop contournées, on peut aussi utiliser les roses qu’elles supportent en fleurs coupées, pour la garniture des vases.
Les rosiers arbustes

Appelés également « hauts buissons », les rosiers arbustes sont tout à fait indiqués pour former des haies colorées et parfumées durant la belle saison (ainsi le 'Pink Groo-tendorst’ aux fleurs roses ou le ‘Pastourelle’ aux roses cuivrées). Leur rôle, dans le jardin, ne s’arrête pas là : leur développement permet d’en faire aussi bien des mas-
sifs que des buissons assez importants pour rompre la monotonie d’une grande pelouse, ou l’ornement de talus assez hauts, pourvu qu’ils soient convenablement ensoleillés. Le groupe des rosiers arbustes comprend des espèces botaniques qui ne nécessitent pratiquement pas de taille et des variétés hybrides, soit remontantes, soit à floraison prolongée.
Les rosiers grimpants

Cette grande famille des rosiers sarmenteux est la providence des jardiniers. Leur floraison importante permet de dissimuler bien des imperfections structurelles dans les bâtiments — il faut alors les palisser le long des murs à garnir —, ou dans le paysage : un arbre disgracieux ou mort se trouvera paré d’un véritable manteau de roses durant toute la belle saison. Ainsi les rosiers wichuraïanas ont une floraison si généreuse, des rameaux si longs et flexibles que l’on peut se dispenser d’utiliser d’autres variétés remontantes, car ils produisent des fleurs tout au long de l’été. Néanmoins, il existe des rosiers sarmenteux remontants dont les fleurs couvrent une large palette de couleurs : du rouge ('Danse de Feu’) au blanc ('Mme A. Carrière’), en passant par le rose (‘Odette Joyeux’), le jaune (‘Royal Gold’), le cuivré ou le bicolore (‘Cortège’).

Les rosiers-tiges et les rosiers pleureurs

Ces petits arbres sont obtenus en greffant, au sommet d’une tige d’églantier d’environ 1,50 m de hauteur, un rosier buisson pour le rosier-tige, un rosier sarmenteux pour le rosier pleureur ou rosier parasol. Toutes les variétés ne conviennent pas à ce genre de greffe et les sujets greffés doivent être impérativement tuteurés (pour les rosiers-tiges) ou munis d’une armature spéciale en forme d'ombrelle (pour les rosiers pleureurs).


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