En l'an de grâce 1640, le grand-duc de Toscane décidait d'orner de jets d'eau ses jardins florentins. Il s'en ouvrit aux fontai-niers, qui ne trouvèrent de nappe aquifère qu'à 40 pieds (15 m) de profondeur. Ayant construit une pompe aspirante de hauteur convenable, ils constatèrent avec stupéfaction que l'eau refusait de s'élever au-dessus de 32 pieds (10,30 m). Galilée, consulté, allégua qu'un cylindre d'eau finit par se casser comme une corde trop tendue lorsqu'il atteint une hauteur limite. Là-dessus l'illustre savant aveugle et fort las, chargea un de ses élèves, Evangelista Torricelli, d'y regarder de plus près.
Torricelli, soupçonnant que la pression de l'air s'exerçait sur le liquide, imagina une expérience et, au lieu d'eau, employa d
u mercure, lequel, étant d'une densité quatorze fois supérieure, devait, pensait-il, monter quatorze fois moins haut, c'est-à-dire ne pas dépasser 28 pouces. Il en remplit un tube de verre de trois pieds de long, fermé à une extrémité, boucha l'autre avec le doigt, plongea le tube dans une cuvette pleine de mercure, retira le doigt et vit le mercure descendre à l'intérieur du tube, pour se fixer en équilibre à la hauteur même qu'il avait prévue... Ce fut là le premier baromètre.
Pascal allait, peu après, montrer que l'espace qui se trouvait dans le tube au-dessus du mercure était vide, ce qui provoqua d'ardentes controverses, car les physiciens soutenaient, depuis Aristote, que la Nature avait une profonde horreur du vide... Cet espace sera plus
tard appelé la chambre barométrique. On désigne par hauteur barométrique celle du mercure soulevé. Elle est voisine de 76 cm et varie selon les fluctuations de la pression atmosphérique de l'air, c'est-à-dire selon le temps qu'il fait et selon le lieu où l'on se trouve (elle diminue en altitude). C'est précisément la raison pour laquelle un baromètre à mercure peut servir à mesurer la pression atmosphérique et, par suite, à prévoir le temps avec plus de certitude. De même il mesure l'altitude, devenant alors altimètre.
Plus sensible et plus commode, mais moins fidèle, est le baromètre anéroïde. L'Instrument se compose ici d'une boite métallique close et vide d'air. Lorsque la pression atmôsphérique croît, le couvercle, élastique, s'abaisse. Ses mouvements sont amplifiés et transmis, par des leviers, à une aiguille indicatrice.
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