C'est une centrale thermique, la chaleur étant fournie ici non par la combustion de la houille, mais par les réactions de fission entretenues au sein d'une pile atomique. Les premières centrales nucléaires, au nombre de trois, construites par l'Électricité de France, sont les installations de Chinon (ci-dessus), implantées sur la rive gauche de la Loire, entre Tours et Saumur. On a mis ici à profit les enseignements donnés par les réacteurs de Marcoule — eux-mêmes producteurs d'énergie électrique et dont les
dimensions sont imposantes : deux d'entre eux sont abrités chacun sous un hall si vaste qu'il pourrait loger trois fois l'arc de triomphe de l'Étoile I
Les trois centrales de Chinon, EDF-1, EDF-2 et EDF-3, s'alignent le long d'un canal de prise d'eau parallèle à la Loire. Les réacteurs sont constitués par un empilement de graphite de grande dimension, percé de canaux verticaux dans lesquels sont placés les éléments combustibles. Autour de ceux-ci, dans les canaux, circule du gaz carbonique qui évacue la chaleur produite. L'ensemble du réacteur est enfermé dans un caisson, récipient qui maintient le gaz à une pression élevée. Le gaz est mis en mouvement par des souffleries et, sortant du caisson, passe dans des échangeurs où il cède sa chaleur à de l'eau qu'il échauffe puis vaporise. La vapeur ainsi produite alimente des turbo-alternateurs qui donnent l'électricité*
Chaque élément combustible est un tube d'uranium de quelques centimètres de
diamètre et de 60 cm de longueur, pesant une dizaine de kilogrammes et enfermé dans une gaine en magnésium. Les souffleries qui mettent en mouvement le gaz carbonique sont d'énormes ventilateurs. EDF-3 contient 460 tonnes d'uranium naturel, réparties en 46 000 éléments combustibles. Pour chaque centrale, ce chargement doit être renouvelé en moyenne tous les trois ans. Dans les deux dernières centrales de Chinon, cette opération s'effectue de manière continue, réacteur en marche, au moyen de machines électro-mécaniques complexes. Ces machines extraient les éléments un par un de leurs canaux bien qu'il y règne une forte pression (un courant de gaz y est lancé à 50 km à l'heure), que la température s'y élève jusqu'à 400° et que les rayonnements radio-actifs y soient particulièrement intenses.
cool
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