Le laminoir, dont Léonard de Vinci eut l'idée, est une machine à l'aide de laquelle on peut réduire la section d'un produit métallique par passage entre deux cylindres. Il servit d'abord à aplatir le plomb destiné à sertir les verres colorés des vitraux. Puis on l'utilisa pour laminer le fer au rouge, et le laminage est devenu la méthode la plus courante pour transformer l'acier en produits finis ou
semi-finis. Son importance en sidérurgie est donc considérable.
La machine se compose essentiellement de deux lourds cylindres en fonte ou en acier légèrement bombés, tournant en sens inverse l'un de l'autre et dont la position est réglable au moyen de vis spéciales.
Mus par des moteurs de plusieurs milliers de chevaux, les laminoirs modernes, aussi complexes que puissants, représentent une des plus impressionnantes réalisations de l'industrie des métaux.
Ils sont installés dans des bâtis appelés cages. Les unes ne comprennent que deux cylindres écrasant le métal qui passe alternativement dans un sens puis dans l'autre, les cylindres se rapprochant un peu à chaque passe en changeant de sens de rotation, jusqu'à ce que le lingot ait pris la forme voulue — avec une section carrée ou rectangulaire. Il en est à trois cylindres. D'autres en comportent quatre (deux cylindres de travail, deux cylindres d'appui pour les soutenir et éviter une flexion excessive) qui permettent de laminer des tôles fortes de 4 m de largeur et davantage.
De lourdes cages à quatre cylindres, mises en ligne par dix, travaillent en continu
sur bandes à chaud, les cylindres tournanl de plus en plus vite au fur et à mesure que s'allonge le métal, transformé en tôle. La puissance totale des moteurs mis alors en jeu est énorme : de 50 000 à 90 000 chevaux. Et la fabrication est assurée dans des conditions de mécanisation el d'automatisation extrêmement poussées : tout fonctionne comme par sorcellerie, mais non sans vacarme.
Il y a encore les laminoirs à billettes, à rails (équipés de cylindres cannelés), à tube, pour laminer les corps creux.
Les laminoirs continus à froid, dont les cages sont groupées par quatre, produisent des tôles fines, notamment pour la carrosserie. D'autres machines fabriquent les bandes de fer-blanc, que l'on voit s'enrouler sur des bobines à la vitesse de 90 km à l'heure. Quant au fil de fer, c'est à plus de 100 km à l'heure qu'il sort des laminoirs spécialisés.
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