Il y a presque autant de types de marteaux que de métiers : menuisier, charpentier, emballeur, fumiste, maçon, vitrier, paveur, ajusteur, électricien, horloger, cordonnier, tailleur de limes, minéralogiste ont chacun le leur. Et du marteau à briques au marteau à battre les faux, du marteau à garnir au marteau à frapper devant on n'en finirait pas d'énumérer toutes les variantes qui ont
pu être apportées à ce très ancien, simple et si précieux outil qui travaille par choc. Mise en mouvement, sa masse emmagasine une puissance qu'elle transmet à l'objet frappé—faisant alors avancer clou ou ciseau, ou bien déformant le métal qu'il s'agit de forger ou d'emboutir.
« Ce sont les lourds marteaux qui domptent les métaux...» a dit le docte abbé Delille. Et plus ils sont lourds, mieux ils forgent. La palme revient ici, bien sûr, au marteau-pilon. C'est le géant de la famille.
Il comporte une enclume, assise sur la chabotte dont le poids est dix fois celui de la masse et qui repose sur des fondations élastiques destinées à amortir les chocs. Un ou plusieurs jambages soutiennent un entablement qui supporte la masse tombante et les divers mécanismes. Reliée par une tige à un piston, la masse est soulevée par celui-ci, guidée par une forte tige ou par des glissières. Elle est variable, pouvant aller de quelques kilogrammes pour les petits marteaux-pilons jusqu'à 125 tonnes, comme c'est le cas record du marteau-pilon de Bethlehem, aux États-Unis. Les plus grosses masses sont généralement de l'ordre de 15 à 20 tonnes. Les marteaux-pilons sont mus à la vapeur ou à l'air comprimé.
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