comment ça marche usine marémotrice

L'usine marémotrice de la Rance est une réalisation grandiose. Les premiers moulins à marée apparurent en France, sur les côtes bretonnes, à partir du XIIe siècle. Le moulin était installé au milieu d'une digue fermant une anse et créant ainsi un bassin qui se remplissait au flux par des vannes et se vidait au jusant, l'eau en fuite actionnant alors la roue à aubes. L'énergie n'était obtenue qu'une fois par marée. S'il a fallu très longtemps pour passer de ce stade artisanal au stade industriel, c'est que la construction d'une usine marémotrice posait des problèmes ardus, et exigeait la mise en œuvre de techniques inédites. Le site de l'estuaire de la Rance fut choisi
parce que favorisé par de fortes marées. Le réservoir créé par les ouvrages qui barrent la Rance a un volume de 184 millions de mètres cubes entre les niveaux des plus basses et des plus hautes mers. Il s'étend sur une vingtaine de kilomètres. L'usine s'allonge à travers la Rance, située dans la partie la plus profonde du fleuve. Pour le visiteur qui y pénètre, elle se présente comme un tunnel en béton armé, s'étendant sur une longueur de 386 m. La grande innovation, ici, a été le recours à des groupes du type bulbe. Ils permettent de turbiner et de pomper dans les deux sens d'écoulement de l'eau et d'utiliser de la sorte au maximum les possibilités offertes par la marée. Chaque groupe est constitué par une turbine dont la roue motrice est à quatre pales orientables. accouplée directement à l'alternateur, l'ensemble tournant dans une coque métallique en forme d'ogive. L'usine marémotrice, dont l'ensemble des groupes bulbes a une puissance de 240 000 kilowatts, outre un important appoint d'énergie électrique, apporte une contribution décisive à l'économie régionale dont elle favorise le développement. Les recherches que sa création a suscitées ont été des plus fructueuses, en faveur, notamment, des procédés de la construction à sec, de la réalisation des bétons à la mer, des études sur la résistance des divers métaux à la corrosion marine. Et puis, la technique des groupes bulbes a remarquablement évolué. Or ces groupes trouvent avantageusement leur utilisation dans l'équipement des basses chutes sur des rivières à gros débit, sur le Rhône et sur le Rhin, par exemple.
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