HAIES, ALLÉES ET ÉLÉMENTS DE DÉCOR - HAIES FEUILLUES ET HAIES FLEURIES

our dessiner les lignes immuables du jardin, les arbustes à feuilles persistantes ou caduques, fleuris ou non, sont les
plantes les mieux adaptées. Ils peuvent, de fait, servir de clôture et marquer les limites de votre propriété, mais également se transformer en bordures d’allées ou en cloisonnements intérieurs pour réduire un espace trop vaste ; ils peuvent enfin servir de cache-misère et dissimuler à la vue les édicu-les utilitaires, souvent inesthétiques : remises, cabanes, citernes, fosses à déchets, etc.

Comment dessiner son jardin ? Un jardin classique devrait comprendre un certain nombre d’aires ayant chacune sa vocation propre : terrasse pour les jeux et les repas, jardin fleuriste pour le plaisir des yeux, potager, verger, bosquet pour le repos. Les haies sont l’instrument idéal pour réaliser des séparations entre les différentes zones du jardin sans créer de ruptures. En jouant sur les formes, les couleurs et les hauteurs, on peut organiser un espace qui soit à la fois délimité et sans solution de continuité.

Il est également possible, pour un amateur, de créer un « jardin de haies », consistant en une suite d'espace clos, semblables aux pièces d'un appartement dont les murs vivants prendraient la couleur du temps. Réalisable avec des moyens limités, l'association de buissons et de plantes à fleurs est un véritable enchantement pour les yeux.
HAIES FEUILLUES ET HAIES FLEURIES
Nous l'avons dit, tous les arbustes feuillus peuvent être utilisés pour la constitution de haies non taillées. En revanche, toutes les espèces ne supportent pas la taille, c'est pour-
quoi la plupart des haies de séparation sont constituées d'arbustes à feuillage persistant : ifs, thuyas, cyprès, etc.

Vous pourrez vous référer au « Petit dictionnaire des arbustes d'omement » pour le choix d'une espèce, mais vous trouverez aussi, page 1025, une liste d'arbustes souvent utilisés pour les haies.
La plantation des haies

L'emplacement destiné à recevoir la haie devra être préparé un mois à l'avance, et avec la plus grande minutie. Si le sol est léger, il faudra l’enrichir d’humus, tandis que les terres lourdes recevront de la tourbe, du terreau ou encore du fumier bien décomposé. Si le terrain est argileux, on veillera au drainage. On peut également augmenter la porosité du sous-sol par un lit de gravier.

Pans un premier temps, on nettoiera une bande de terre de 1,50 m environ destinée à marquer l’empla-
cement des plantations ; on enlèvera soigneusement toutes les mauvaises herbes avant de défoncer le sol sur une profondeur de 50 cm. Au fond de la tranchée ainsi créée, on déposera, le cas échéant, un lit de cailloux qui servira de drain, puis la terre de surface à laquelle on aura incorporé, selon le cas, humus ou fumier. Il faut ensuite laisser reposer le terrain sans le tasser.

La plantation des arbustes à feuilles caduques s’effectue d’octobre à mars, tandis que les espèces à feuilles persistantes peuvent être plantées de septembre à avril. Quand les arbustes choisis arrivent,
on les met en jauge car, si la plantation est importante, il vaut mieux l’étaler sur plusieurs jours.

Au moment de planter, on creuse une tranchée dans la terre déjà ameublie par le défonçage préalable, tranchée large de 30 cm et profonde d’autant. On recouvre les racines des arbustes de terre végétale (la terre de surface), puis l’on remplit le vide avec le reste de la terre extraite et l’on tasse énergiquement avant d’arroser.

Il n’est pas indispensable de fixer les arbustes à des tuteurs. Néanmoins, si les sujets sont déjà bien développés, il n’est pas inutile de les haubaner pour éviter que le pied ne bouge au niveau du sol.

Si les racines sont sèches au moment de la plantation, le mieux est de les faire tremper quelques heures dans un seau d’eau. L’arrosage doit être abondant et renouvelé au moment de la plantation et l’on doit maintenir le feuillage des arbustes persistants dans une humidité légère mais constante. Pour cela, il suffit de bassiner les feuilles après le coucher du soleil.

La taille des haies

La beauté et l’homogénéité d’une haie dépendent d’abord du soin apporté à la taille. L’époque où celle-ci doit être pratiquée est fonction de la nature de l’arbuste — caduc ou persistant —, de son âge, et de la forme que l’on entend donner à la haie.

Les haies caduques nouvellement plantées doivent être rabattues en mars-avril, à moins de 30 cm du sol. Certains arbustes à feuillage persistant, le troène, le Lonicera nitida (chèvrefeuille), peuvent être traités de la même façon. Mais il vaut mieux ne pas tailler le cyprès de Lawson ou l’if la première année. Quant au charme et au hêtre, deux ans d'attente sont nécessaires après leur plantation.


Pour que la haie prenne un bon départ et acquière une forme opulente, il est indispensable de la tailler de telle sorte qu’elle soit plus large à la base qu’au sommet. C’est là une règle absolue.

Si vous avez à tailler des arbustes à feuillage persistant et feuilles larges, comme, par exemple, le houx ou le laurier, il faut employer un sécateur plutôt qu’une cisaille, pour éviter de sacrifier trop de feuilles qui, à demi coupées, mourraient en créant des vides inesthétiques. Enfin, un dernier conseil : attendez
que votre haie atteigne la hauteur que vous lui avez fixée pour tailler les pousses supérieures.

Les haies caduques à développement important, comme le charme, peuvent être fortifiées par un émondage pratiqué au cours de l’hiver. Pour les persistants, fin mars-début avril est la période la meilleure pour une taille sévère.

Si elle est essentielle au beau développement d’une haie, la taille n’est pas suffisante, à elle seule, pour
que les arbustes restent en bonne santé. Ces derniers nécessitent un entretien continuel : désherbage autour des pieds, aération de la terre et apport de fumier bien décomposé au début du printemps, ce qui permet au sol de garder son humidité, et aux plantations de bénéficier d’une nourriture enrichie à une période où elles en ont particulièrement besoin.

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