plusieurs conditions, la première étant que la surface de culture soit suffisamment étendue, sur une largeur minimale de 3 m. Ainsi pourront vivre à l’aise des espèces variées, tandis que les différents plans colorés ne seront pas écrasés les uns par les autres, chacune des plantes ayant un volume d’air suffisant pour respirer et exprimer pleinement ses valeurs de formes et de couleurs.
Chaque plan de couleurs se détachera ainsi de celui qui le suit et de celui qui le précède, afin que l’œil du spectateur y voie autre chose qu’un amas de plantes dont les couleurs se mêlent sans créer une harmonie d’ensemble. Là encore, il faut être dessinateur avant d’être peintre, et dresser un plan à une échelle suffisante.
Pour cela, on établira d’abord sur le papier un quadrillage dont chaque carreau représentera un mètre carré (l’échelle de 2 cm par mètre convient parfaitement pour ce plan d’ensemble). Ce quadrillage recevra, en surimpression, le dessin que vous souhaitez donner à vos mixed borders, en tenant compte, pour fixer les emplacements, de la taille des plantes, de leur couleur, de la rapidité de leur croissance et de l’époque de leur floraison. Vous pourrez ensuite colorer votre dessin pour vous faire une idée des harmonies et des contrastes de couleurs que vous obtiendrez m âne. En outre, chaque carreau représentant 1 m2 de surface, il vous sera
plus facile de prévoir combien de plantes vous seront nécessaires pour remplir chacune des zones que vous aurez réservées aux différentes espèces choisies.
Sachez qu’il faut planter en groupes relativement compacts les plantes d’une même variété pour ne pas diluer les couleurs et affaiblir l’impression produite par vos mixed borders. La « couverture » de chaque espèce est différente et peut varier de deux sujets au mètre carré, jusqu’à quinze ou vingt pour les petites espèces.
La difficulté devient réelle si vous souhaitez voir se renouveler durant toute la belle saison des taches colorées différentes, que vous aurez choisies en fonction des périodes de floraison. Pour qui ne dispose pas des services d’un jardinier professionnel... ou de beaucoup de temps, il est préférable de bloquer la floraison de chaque mixed border à différentes périodes de la saison : l’un commencera à perdre ses couleurs quand l’autre atteindra son plein épanouissement. Cela permet, étant entendu que les plantes isolées des mixed borders continuent à distiller leurs couleurs en petites touches, d’organiser une sorte de spectacle tournant : les grandes masses colorées apparaissant à tour de rôle, créant ainsi une animation permanente des bordures et renouvelant, plusieurs fois dans la saison, la couleur dominante du jardin.
Si vous voulez obtenir une répartition harmonieuse des couleurs et non un échantillonnage du type « tranche napolitaine », vous planterez vos groupes de plantes parallèlement à la bordure, c’est-à-dire dans le sens de la longueur, et non perpendiculairement.
Toutes ces précautions, jointes au choix d’espèces d’une même période de floraison pour l’ensemble de la composition, assureront le bon équilibre de la décoration de vos bordures. Enfin, et pour conclure, sachez qu’il vous faudra une certaine patience pour arriver à de beaux résultats. Les plantes vivaces mettent, en effet, plusieurs années à atteindre leur plein développement, qui donnera son assise définitive à la composition des bordures. En attendant ce moment, vous pourrez avoir recours aux plantes an-
nuelles et bulbeuses qui masqueront de leurs vives couleurs la carence momentanée des plantes vivaces. Ultime conseil : préférez toujours un grand nombre de sujets de la même espèce à l’éparpille-ment entre des espèces différentes. Mieux vaut réduire un mixed border à quatre ou cinq éléments que de multiplier les maigres rassemblements d’espèces disparates.
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