C'est avec les planeurs que l'homme imite vraiment les oiseaux — du moins quand ceux-ci planent : voyez les mouettes et les goélands suspendus au-dessus des flots, un instant immobiles, puis piquant, reprenant de la hauteur, simplement en épousant les caprices de l'air; voyez le couple de buses ou de cigognes survolant les champs et décrivant de larges cercles sans donner un seul coup d'aile. Les planeurs furent d'ailleurs à l'origine de l'aviation, car on voulut d'abor
d copier la nature. L'ingénieur allemand Otto Lilienthal fit, dès 1891, les premiers essais de vol à voile, en se jetant dans le vide, flanqué de larges surfaces nervurées en forme d'ailes. Il périt au cours de sa seconde tentative. Le planeur, aéroplane sans moteur, évolue donc dans les airs en utilisant, comme l'oiseau planant, les seuls courants atmosphériques. Avec leurs ascendances, leurs tourbillons, leurs dépressions, leurs ondes de ressaut, les mille perturbations dues au relief, aux nuages, aux orages, ces courants sont fort complexes, et la technique qui s'est développée pour les utiliser et parer aux dangers qu'ils présentent a suscité une science particulière, I' « aérologie du vol à voile ». Considérablement perfectionné depuis ses débuts, le planeur est devenu le plus beau jouet sportif, mais il est aussi employé à des fins militaires, comme transport de troupes et de matériel. Extrêmement léger, le planeur de sport pèse à peine plus que son pilote. Il a une grande surface portante, est monté sur patins et décolle, remorqué par un petit avion ou lancé par des sandows, qui sont des sortes de grandes frondes. Les planeurs de transport, plus lourds et de dimensions plus importantes, décollent et volent isolés ou par trains, remorqués par un avion. Il en est qui peuvent emporter plusieurs dizaines d'hommes avec leur équipement une jeep et un canon tracté ou un char léger. Le nez de la carlingue, mobile, permet l'embarquement et le débarquement. Ils furent employés en Crète dès 1941 par les Allemands, puis par les Alliés, notamment en Allemagne, en Normandie et en Birmanie. Capable, grâce à ses patins, d'atterrir pratiquement partout en rase campagne, le planeur de transport s'est montré un auxiliaire précieux dans les opérations aéroportées, mais il ne peut, dans ce cas, servir qu'une fois. Aussi l'hélicoptère tend-il à le remplacer.
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