Les premières chaudières à vapeur ont été mobiles — locomotives, navires —, et leur énergie utilisée pour le transport. Pour la propulsion des véhicules, la machine à vapeur a reculé devant le moteur à explosion et la turbine. En revanche, les chaudières fixes, sources d'énergie industrielle, ont étendu leur règne dans le monde entier. Et un intermédiaire idéal s'interpose entre la machine à vapeur et le
consommateur d'énergie : c'est le courant électrique, commode, souple, invisible et silencieux. Aussi les machines à vapeur ont-elles aujourd'hui pour fonction essentielle de fabriquer de l'électricité. Comme la caractéristique du courant électrique est de pouvoir être facilement transformé, transporté, on construit des centrales thermiques de plus en plus puissantes, qui alimentent les usines et d'innombrables moteurs électriques dans des régions entières. Les trois éléments essentiels d'une centrale thermique sont la chaudière, la turbine et l'alternateur — ces deux derniers groupés en turbo-alternateur. La chaudière, grande à elle seule comme une cathédrale, est parcourue par des kilomètres de tubes où l'eau est vaporisée. Elle brûle, chaque heure, des dizaines de tonnes de charbon, broyé en fine farine et injecté dans le foyer par des jets d'air comprimé. La vapeur, qui sort sous une pression de 127 kilos par centimètre carré et à une température de 540 °C, se détend en faisant tourner la roue à aubes de la turbine. Elle est ensuite refroidie et condensée, et retourne à la chaudière. L'alternateur, solidaire de la turbine, transforme l'énergie du mouvement circulaire en courant électrique. Ses enroulements sont refroidis par de l'hydrogène sous pression. La production d'un seul turbo-alternateur peut alimenter en électricité une ville de l'importance de Lille ou de Bordeaux. Les centrales comportent plusieurs turbo-alternateurs de môme puissance, dont chacun, avec ses annexes, constitue une tranche, capable de fonctionner en complète autonomie. Le courant produit est dirigé vers deux jeux de barres : l'un relié aux appareils auxiliaires propres de la tranche, l'autre branché sur les transformateurs du poste électrique qui transmet l'énergie électrique au réseau général d'interconnexion. Les diverses installations de chaque tranche sont disposées dans un ordre tel que soit permis l'accroissement ultérieur du nombre de tranches sans modifier les éléments de base ni entraver le fonctionnement des groupes existants.
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