Dès le XVIe siècle, on tint, avec la chambre noire de l'architecte italien Giacomo Della Porta, le principe optique de la photographie. Quand on pratique un petit trou dans la paroi d'une boîte, on peut voir en effet se dessiner, sur la paroi opposée, une image plus ou moins nette, inversée, d'un sujet situé au-dehors. Mais comment saisir, conserver cette image ?
Le problème demeura longtemps sans solution. Ce ne fut qu'aux environs de 1813 que Nicéphore Niepce, né en 1765, qui se livrait à toutes sortes de recherches dans sa propriété des Gras, près de Chalon-sur-Saône, s'intéressant à la fois au bateau à moteur, à la culture du pastel, à la lithographie, à la chimie, eut l'idée de faire agir la lumière sur les vernis dont il protégeait la pierre lithographique lors de sa morsure par les acides.
Il se mit aussi à perfectionner la chambre noire, en lui adjoignant un diaphragme à iris ainsi qu'un soufflet. En utilisant une plaque de zinc recouverte de bitume de Judée, il parvint à obtenir que la lumière y produisît directement un dessin qu'il suffisait d'attaquer par un acide pour le rendre propre au tirage typographique : il appela héliographie ce nouveau procédé de gravure. En 1822, il obtenait les premières photographies sur plaques de verre sensibilisées au bitume de Judée. Mais celui-ci, peu réactif, nécessitait huit heures de pose en plein soleil, et les ombres, qui avaient tout le temps de tourner durant cette attente, provoquaient de graves ennuis, au détriment de l'image. En 1829, âgé de soixante-quatre ans, et alors pratiquement ruiné, mais toujours désireux de perfectionner ses procédés, Niepce consentit, non sans avoir beaucoup hésité, à s'associer avec Jacques Daguerre, né en 1787 à Bry-sur- Marne, peintre habile, inventeur du diorama. (Pour dessiner les décors de ce dernier, Daguerre utilisait la chambre noire ; les recherches de Niepce l'intéressaient donc directement.) Mais cette collaboration devait être bientôt interrompue : Niepce mourait en 1833 et Daguerre allait désormais travailler seul.
Au cours des années suivantes, il trouve un révélateur, grâce auquel une image latente est rendue visible, puis il réussit à fixer l'image à l'aide d'un solvant qui débarrasse la plaque du sel d'argent devenu inutile après son développement, et qu'on appellera fixateur.
En 1839 apparaissent les premiers daguerréotypes, dont le succès est considérable. La photographie va prendre un extraordinaire essor...
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