Une simple caisse de résonance, un manche, quatre cordes et les accessoires qui servent à les fixer : voilà à quoi se réduit le violon. Mais, instrument merveilleux, il représente le triomphe de l'art des luthiers qui se sont ingéniés, pendant des siècles, à parfaire son délicat agencement de bois choisis afin de lui conférer la sonorité la plus ravissante. Quelque 70 pièces de bois assemblées ou collées entrent dans la
fabrication d'un violon, que l'on recouvre, une fois construit, d'un vernis protecteur.
La caisse comprend une table d'harmonie (son organe vibrant; en sapin le meilleur : l'épicéa commun de Savoie, de Suisse ou d'Italie) et un fond en érable, l'un et l'autre voûtés pour résister à la force d'une douzaine de kilos qu'exercent les cordes sur le chevalet qui les écarte de la table. Des éclisses, également en érable, relient fond et table, en six éléments consécutifs — trois de chaque côté. La table, cintrée en son milieu pour laisser le passage de l'archet, est percée de deux ouïes symétriques, en forme de S, de part et d'autre du chevalet.
Les cordes sont attachées d'une part au cordier, à la partie inférieure de la caisse, et, d'autre part, aux chevilles, qui permettent de les tendre convenablement et qui sont placées dans le chevillier, à l'extrémité du manche que termine une volute décorative.
Mentionnons encore deux pièces de grande importance pour la sonorité : l'âme, petite tige de sapin introduite entre table et fond, qui permet à la table de soutenir sans fléchir le poids du chevalet; la barre, nervure collée sous la table d'harmonie.
Dans cet art de la lutherie, où brillèrent longtemps les Italiens et aussi les Allemands, la France tient la première place depuis Nicolas Lupot (1758-1824) qui fut luthier de l'Empereur et que l'on appela « le Stradivarius français ». Les violons de notre temps sont-ils ou non supérieurs aux chefs-d'œuvre des maîtres luthiers d'autrefois ? Question débattue par les musiciens et les mélomanes. Une réponse positive semble avoir été apportée par les résultats des concours internationaux qui
eurent lieu à Paris, à Genève, à Bruxelles et au cours desquels les exécutants étaient séparés des juges par un vélum. Ce furent les instruments modernes qui l'emportèrent. Mais il faut tenir compte de l'inévitable fatigue des violons anciens, si bien réparés soient-ils.
Ajoutons que l'archet est lui-même fabriqué selon des règles précises : baguette en bois de Pernambouc, mèche à tension réglable, faite de 120 à 150 crins de cheval qu'on enduit de colophane pour qu'ils « mordent » sur les cordes.
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