Au Moyen Âge, le jardin se blottit au pied des tours du château
féodal ou des murs de l'abbaye. Dans cette période agitée par de nombreux conflits armés et par des épidémies meurtrières, le jardin était surtout utilitaire; on y faisait pousser légumes et plantes médicinales. Les fleurs cultivées étaient rares. Seule la rose bénéficiait d'une place de choix. Dans le Roman de la Rose (1225-1230), Guillaume de Lorris, poète élégant, expose les règles de l'amour courtois : la femme aimée est la rose, bouton d'abord, puis fleur épanouie.
Le jardin médicinal a trouvé son achèvement dans le « préau », sorte de vaste cour bordée de murs qui abritaient arbres fruitiers et ornementaux, plantes de toutes sortes et parfois quelques animaux précieux tels que paons ou faisans dorés rapportés à grands frais d'Asie par les marchands vénitiens. Certains princes s'efforcèrent de
copier les jardins arabes qu'ils avaient pu admirer lors des Croisades : ce fut le cas de Robert II, comte d'Artois, qui fit construire à la fin.du xine siècle le parc de Hes-din, aux confins de la Picardie et de l'Artois. Mis à part ces tentatives isolées bientôt éclipsées par les jardins à l’italienne que la Renaissance va voir éclore, le Moyen Âge n'a guère contribué à faire progresser l'art des jardins. Il n'en reste pas moins de merveilleuses évocations dans les éléments décoratifs des chapiteaux romans et gothiques et dans les délicats fonds de tapisseries ou d'enluminures.
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