l’hybridation, recourir à un procédé entièrement artificiel : le greffage.
Principe de base
Le greffage utilise une plante porteuse (porte-greffe ou sujet) que l’on unit à une partie d’une autre plante (greffon) pour constituer une nouvelle plante, qui bénéficiera des qualités des deux végétaux réunis. Le porte-greffe assure la nourriture de la greffe en lui fournissant les racines qui lui manquent, tandis que le greffon apporte les ramifications. Les deux éléments végétaux ainsi mis en contact ne forment plus qu’une seule plante qui hérite des caractéristiques du sujet et de l’hybride qui a fourni le greffon.
Une seule règle est impérative : le sujet et le greffon doivent appartenir à la même famille botanique.
Pour qu’une greffe trouve un terrain favorable, il faut que les deux plantes mises en contact soient également bien développées, et que la végétation du greffon soit légèrement en retard sur celle du sujet greffé. L’âge du sujet a peu d’importance. En revanche, le greffon doit appartenir à un végétal jeune, ayant des yeux bien développés. L’art de la greffe, car il s'agit bien d’un art, n’est guère pratiqué que par quelques professionnels avertis. Cependant, un amateur peut tenter sa chance l’apprentissage risque d’être décevant, mais avec de la persévérance on peut acquérir l’expérience indispensable.
Procédés de greffage
Au fil des siècles, un certain nombre de procédés de greffage ont été expérimentés. On ne retiendra que les plus courants, qui sont aussi les moins difficiles à exécuter.
La greffe par approche. Elle s’apparente au marcottage : en effet, dans un premier temps, le greffon n’est pas séparé de la plante dont il sera extrait plus tard. Cette greffe se pratique avec des rameaux lignifiés depuis un an.
À la fin de l'hiver, on pratique sur chaque tige des plaies superficielles d’environ 5 cm de longueur. On applique les surfaces entamées l’une contre l’autre, en prenant bien soin de faire coïncider les tissus entamés sur toute leur surface. On ligature l’ensemble que l’on enduit ensuite d’un mastic à greffe pour éviter le dessèchement des tissus, l’infiltration des eaux de pluie et la pénétration des champignons parasites. La séparation du greffon se fait à la fin du mois d’août.
La greffe en écusson. Elle est pratiquée d’avril à juin, dans les périodes de sève montante, ou de juillet à septembre, alors que la sève est descendante.
Il faut choisir des greffons ligneux, de deux ou trois ans-, que l’on prélève à l'avance et que l’on abrite dans un endroit humide et sombre pour conserver leur fraîcheur. On prélève: alors un écusson, c’est-à-dire un œil à bois, avec un lambeau d'écor-ce et un peu de bois. Le sujet à greffer subit une incision en T dans laquelle on introduit l'écusson, en
veillant à ce que les surfaces vives de l'écusson et du receveur restent en contact étroit. On ligature ensuite pour bien refermer les lèvres de l'incision qui enserrent le greffon. Après cette opération, il faut compter une dizaine de jours pour que la greffe prenne,
La greffe en placage. Il s'agit d'une variante de la greffe en écusson : ici, le greffon est rectangulaire au lieu d'être ovoïde. Tout réside, là encore, dans l'étroite application du tissu vivant du greffon sur la surface dénudée du porte-greffe.
La greffe de rameaux libres. Elle groupe trois sortes de greffes qui possèdent de nombreuses variantes. Bien qu'ayant peu d'intérêt pour le jardinier amateur, il est intéressant de les exposer brièvement.
Greffe en fente terminale : pour la réaliser, il faut que les greffons soient préparés plusieurs moisi à l’avance, la greffe devant avoir lieu en mars. Le «sujet qui doit recevoir la greffe est - étêté à la scie, puis taillé à la serpette. On pratique alors la fente destinée à recevoir le greffon. Celle-ci peut être simplé à plat ; simple, sur un étêtage en toit ; simple, sur un étêtage en sifflet ; double ou en croix sur un étêtage à plat. Cette préparation doit précéder immédiatement la greffe.
La greffe en incrustation. Il s’agit d’une variante de la greffe précé dente : sur le sujet à greffer, une cavité remplace la fente.
La greffe en couronne. Elle est pratiquée en avril, en période de sève montante. On glisse un ou plusieurs greffons sous l’écorce du sujet préalablement étêté.
Pour réussir cette greffe, il faut tailler le greffon en biseau, ligaturer avec grand soin la greffe et enduire ensuite de mastic toute la surface visible de la plaie.
La greffé à l’anglaise. Les deux tiges impliquées dans la greffe ont le même diamètre. L’extrémité du greffon et celle du porte-greffe sont taillées en biseau, puis soigneuse ment appliquées l’une contre l’autre, ligaturées et bien engluées. Cette greffe peut aussi bien avoir lieu sur des racines que sur des jeunes plants.
La forme donnée au greffon et au porte-greffe peut varier (voir dessins ci-contre), l’essentiel étant que les parties vivantes de la greffe soient parfaitement en contact. On choisira donc la forme qui permettra l’assemblage le plus solide.
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