systématiquement tout ce qui lui tomba sous la main, et jusqu'aux poils de barbe rousse d'un de ses assistants... Finalement, il jeta son dévolu sur des fibres de bambou qui augmentaient beaucoup la durée de vie de sa lampe. Un grand succès : elle brilla pendant une quarantaine d'heures. Lorsqu'elle s'étei-gnit, l'illustre inventeur s'écria : « Si elle a duré quarante heures, je la ferai durer quatre cents I » Et le 4 septembre 1882, le premier secteur de distribution d'électricité était inauguré à New York, dont les quartiers de Wall Street et d'East River se trouvèrent illuminés par les lampes à filament de charbon de celui qu'on venait de surnommer le « sorcier de Menlo Park ». Ce qui est mis à profit pour obtenir de l'éclairage ou du chauffage électriques, c'est le fait que le passage du courant dans un conducteur s'accompagne tou- jours d'un dégagement de chaleur : le célèbre effet Joule. Une ampoule électrique ordinaire éclaire par incandescence, le filament qu'elle renferme étant porté à une température suffisante pour qu'elle émette une vive lumière. Celle-ci est d'autant plus blanche que la température est plus élevée. Grâce à l'emploi de filaments de tungstène, métal qui ne fond qu'au-delà de 3 000°C, on arrive à des températures de l'ordre de 2 800°C. Le filament est enroulé, au centre de l'ampoule, en hélice à spires très serrées. L'ampoule ne doit pas contenir d'oxygène, qui brûlerait le filament incandescent. On y met donc un gaz inerte — azote, argon mélangé d'azote, krypton —> ce qui réduit les pertes de tungstène par évaporation et augmente la durée d'usage.
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